2024-2025 – Fouille au parc Sainte-Catherine – Phase 2
Fouille d’archéologie préventive
Date d’intervention : 7 octobre 2024 au 31 janvier 2025
Responsable scientifique : Clémence Roger
Surface prescrite : 1,7 ha
Nature de l’aménagement : Construction d’un lotissement
Aménageur : Assemblia
Chronologie : Protohistoire, Antiquité
Crédits
Avec : Clémence Roger, Samantha Heitzmann, Émilie Bargès, Romaric Payen, Isaac Kissane, Axelle Migeon, Eric Yény, Florine Lhermite, Maxence Marques, Pierre Charrondière-Lewis
Réalisation : Titouan Mazerm, Thomas Lombard, Kintésens Production
2021 – Diagnostic à La Mouzière
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 29 novembre au 2 décembre 2021
Responsable scientifique : Maud Labalme
Surface prescrite : 3 300 m2
Nature de l’aménagement : Construction d’un bâtiment
Aménageur : Particulier
Chronologie : Protohistoire, Moyen Âge
La totalité de l’emprise n’a pas été prise en compte par ce diagnostic, puisque seule la petite plate-forme située au bord de la route départementale était concernée par le futur aménagement. La seconde partie de la parcelle qui s’étend vers l’est et le cours d’eau est uniquement exploitée par la récolte des foins, donc non affectée par les travaux.

Par le passé, une surveillance a déjà été menée à l’endroit même du diagnostic. Au début de l’année 2020, la motte castrale était encore visible dans le paysage.


Depuis, elle a fait l’objet d’un remblayage afin de niveler le terrain et empêcher les dépôts illégaux de déchets sur un terrain privé. Lors de l’opération, de nombreux gravats et déchets en tout genre ont été découverts car aucun effort de dépollution n’a été engagé.

Toutefois, sous ce niveau de remblai, plus ou moins épais selon les endroits, il a été possible de mettre en évidence l’existence de la motte castrale qui couvre une grande partie de la parcelle sondée. Son fossé circulaire d’une taille imposante, environ 10 m de largeur à l’ouverture, n’a pourtant livré aucun élément de mobilier.


La seule méthode de datation a donc été le recours à la datation radiocarbone (C14), grâce à la présence d’une graine de seigle repérée dans les premiers niveaux de comblement du fossé. Elle a permis de déterminer la date d’abandon du fossé puisqu’elle se situait dans les litages de sables et d’argiles, témoins des différentes saisons qui se sont écoulées, sans entretien particulier du fossé. Ainsi, il est désormais possible de dater précisément ces derniers comblements entre la fin du IXe et le début du XIe siècle.

La motte en elle-même n’apporte pas plus de précision, puisqu’encore une fois, aucun élément de mobilier n’a été découvert. De plus, elle est très arasée puisqu’elle n’est conservée que sur 0.55 m maximum. Néanmoins, grâce au radiocarbone effectué sur la graine de seigle, il est possible de déduire une datation similaire pour la mise en place de la motte. En effet, celle-ci résulte du creusement du fossé puisque les sédiments en surplus ont été mis en place pour surélever la motte.
Au nord de cette super-structure, un sondage a permis de révéler la présence d’une occupation plus ancienne, remontant à la Tène finale (140 à 100 avant notre ère). Elle se matérialise exclusivement par des structures en creux : fosses et fossés.


Certaines de ces fosses se recoupent jusqu’à former de grandes fosses qui prennent en surface une forme polylobée.


Toutefois, cette occupation protohistorique paraît être limitée au sud par la présence de plusieurs fossés présentant une orientation est/ouest, alors qu’à l’est, elle s’arrête où le substrat argileux fait son apparition.
2020 – Fouille au parc Sainte-Catherine – Phase 1
Fouille d’archéologie préventive
Date d’intervention : du 5 février au 12 août 2020
Responsable scientifique : Mickaël Rouzic
Surface prescrite : 11 192 m2
Nature de l’aménagement : Construction d’un lotissement
Aménageur : Assemblia
Chronologie : Protohistoire, Antiquité, Moyen Âge, Époque moderne, Époque Contemporaine

La fouille réalisée sur la ZAC Sainte-Catherine à Yzeure s’est déroulée, sous la direction de M. Rouzic, de février à août 2020, avec une interruption de deux mois liées à la pandémie de la COVID-19. La fouille s’étend sur une superficie de 11 192 m², décomposée en deux zones : zone 1 au nord de 2120 m² et zone 2 au sud de 9072 m².


Elle fait suite au diagnostic mené en 2019, sous la direction de G. Rocque.

Le diagnostic et la fouille ont permis de documenter une nécropole antique située au nord de l’agglomération secondaire du quartier Saint-Bonnet, connue pour ses occupations artisanales et tout particulièrement ses ateliers de potiers. Cette nécropole se situe également à proximité d’un autre espace funéraire mal documenté, la nécropole du Clos de Beauregard, identifiée au sud-ouest de l’opération en 1871.
Le site a livré environ 130 structures funéraires datées du Ier au IIIe siècle ap. J.-C., situées essentiellement dans la zone 2.


Ces structures, très diverses, ont permis d’identifier toutes les étapes des funérailles (traitement et dépôt du corps, commémorations). Les vestiges sont surtout liés à la pratique de la crémation : bûchers, dépôt de résidus de crémation en fosse, fossés ou ossuaire et dépôt mixte de crémation (dont un vase en verre).





Deux bûchers ont en effet été mis au jour au sein de la zone 2. L’un très arasé, est daté du Ier siècle. Le second, daté du IIIe siècle, est mieux conservé et a livré beaucoup de mobilier.




La pratique de l’inhumation est également représentée, même si elle reste plutôt minoritaire et principalement liée à des tombes d’enfants et d’adolescents. Ces tombes se présentent sous la forme d’inhumations en coffrage de bois ou en vase-cercueil, particulièrement en amphore. Les inhumations d’adolescents découvertes présentaient de nombreux objets d’accompagnements (céramiques diverses, clous de chaussures) datés de la fin du IIe siècle pour l’une et des IIe-IIIe siècles pour l’autre.



D’autres types de dépôts d’accompagnements, notamment associés à des offrandes alimentaires, ont également été découverts à proximité.


Certaines structures renvoient aux rites de la mémoire et aux commémorations, en particulier des dépôts de résidus de bûchers, mais également des dispositifs à libation, placés dans des fosses ou des fossés.


D’autres dépôts, très nombreux, ont été qualifiés de « dépôt céramique », puisque seul ce mobilier permettait d’identifier le caractère volontaire, sans pouvoir le rattacher à une interprétation plus poussée.
On note également la présence de deux enclos fossoyés. Le premier, situé en partie nord, est daté de la première moitié du Ier siècle. Il se présente sous la forme d’un U, ouvert vers le sud, d’une superficie de 364 m².




Le second, en zone 2, daté du Ier siècle, est légèrement plus tardif que celui de la zone nord et est également plus grand (773 m²).


Les fossés de ces deux enclos contenaient des épandages charbonneux associés à des os brûlés (dont certains sont humains avec certitude), des dépôts de céramiques complètes ou presque, intactes, brûlées ou perforées correspondant à des résidus de combustion ou à des reliefs de sacrifices pratiqués dans un cadre funéraire.

Le mobilier céramique récolté est très important et la production peut se rattacher aux ateliers du quartier Saint-Bonnet. Son étude révèle divers gestes et pratiques funéraires par la présence de stigmates conservés sur les vases (banquets funéraires avec ensemble riche en amphores et vaisselle de table, rejets de bûchers avec vases calcinés et déformés, autres vases avec perforations volontaires).





L’étude du petit mobilier a mis en évidence des objets, en grande majorité en fer, datés du Ier au IIIe siècle (clous de chaussures, fibule, miroir, manche de clé ou de couteau, etc.), tandis que d’autres éléments sont plus anciens (bracelet en verre laténien) ou beaucoup plus récents (tuyau de pipe, épingles, accessoires vestimentaires modernes et contemporains).


Des restes végétaux découverts, issus de dépôts d’offrandes ou de rejets de repas des funérailles (associés à des dépôts alimentaires isolés), correspondent à des céréales et lentilles fréquemment attestées en Auvergne pour des contextes similaires, mise à part une espèce (pin pignon), découverte en rejet, apparaissant comme la seule attestation locale. Les essences d’arbres utilisées, en particulier le hêtre et le chêne à feuillage caduc, sont également souvent retrouvées dans ce type de contexte et sont probablement choisies pour leur disponibilité et leur qualité calorifique.

Les os sont très fragmentés et mal conservés, limitant les analyses. Leur étude a tout de même permis de montrer que des restes humains et d’animaux semblent suivre la même chaîne opératoire qui varie en fonction des structures. Il a aussi été possible de voir que la crémation de ces restes est poussée et conduite, fait semblable à d’autres contextes funéraires de l’Allier.

Si la chronologie générale des gestes et des structures est restituable, le lien entre les différentes structures et l’évolution du site au cours du temps demeurent très difficiles à apprécier à ce stade, où beaucoup de céramiques restent à étudier, notamment pour espérer dater l’ensemble des structures mises au jour.
Cette fouille met en évidence une poursuite du site à l’est, en dehors de la zone de fouille, notamment d’après l’enclos funéraire mis au jour de manière incomplète. En revanche, aucun élément ne permet de discuter d’une possible extension du site au sud, car celui-ci est interrompu par un terrassement et des occupations récentes. L’extension vers l’ouest n’a pas été mis en évidence lors du diagnostic, car celui-ci était très contraint, au niveau de la zone 2, par la présence d’un bassin de rétention d’eau entouré d’arbres.
Ainsi, la majeure partie du site semble concentrée au niveau de la zone 2. Le site se développerait, à l’extérieur de l’agglomération, à la jonction de deux voies ; une voie nord-sud reliant Decize à Yzeure, en longeant la nécropole à l’est, et une bifurcation de cette voie vers le nord-est en direction de Gennetines. La densité de la nécropole, occupée sur un temps assez long, et la proximité directe des voies permettent d’envisager que les espaces funéraires sont en lien avec ces voies et qu’ils s’étendent préférentiellement le long de celles-ci.

2017 – Diagnostic rue de Bourgogne
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 26 au 30 juin 2017
Responsable scientifique : Eric Yény
Surface prescrite : 32 m2
Nature de l’aménagement : Construction d’immeuble
Aménageur : Particulier
Chronologie : Protohistoire, Antiquité, Moyen Âge, Époque Contemporaine
L’intervention s’est déroulée du 26 au 30 juin 2017 sur la commune d’Yzeure, à l’ouest de l’agglomération, dans le cadre de l’installation d’une piscine individuelle près d’un pavillon construit dans les années 70, pour une emprise d’environ 32 m².


Lors de ce diagnostic, un sondage a été mis en œuvre sur la totalité de l’emprise du projet (32 m²). Il a livré des indices attestant que le secteur est occupé durant les période de La Tène (475 à 52 avant notre ère) et antique (52 avant notre ère à 476 après notre ère). Ces vestiges se présentent sous la forme de structures en creux pouvant être des trous de poteaux.


L’interprétation des vestiges est fortement limitée par la très faible surface ouverte. Cinq structures en creux ont livré du mobilier datable, de la Tène et de l’Antiquité. Ces indices suggèrent une continuité d’occupation entre la Tène et l’Antiquité.

Le mobilier antique, daté principalement des 1er et 2e siècles de notre ère, est vraisemblablement en lien avec les ateliers de potiers de St-Bonnet immédiatement adjacents.


La quantité non négligeable de mobilier médiéval hors-structure dans un remblai peut indiquer une occupation médiévale proche, perturbée par les constructions récentes.
L’absence de mobilier post-médiéval, hormis les artefacts contemporains, suggère une absence d’occupation construite jusqu’à l’installation récente de pavillons individuels.
