2024 – Diagnostic ZAC de la Loue
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 20 au 28 août 2024
Responsable scientifique : Samantha Heitzmann
Surface prescrite : 25 478 m2
Nature de l’aménagement : Extension de ZAC
Aménageur : Montluçon Communauté
Chronologie : Époque Contemporaine
Cette opération de diagnostic s’est déroulée sur la commune de Saint-Victor du 20 au 28 août 2024. L’intervention archéologique porte sur une parcelle pilote faisant partie d’un projet plus vaste d’extension de la ZAC de la Loue, immédiatement au nord de l’aire des vérités et à proximité immédiate du centre aqualudique.
La prescription portait sur l’emplacement précis du futur aménagement, à savoir sur 53 000 m², dont seuls 25478 m² étaient accessibles en raison de multiples contraintes, dont un risque pyrotechnique. Dix sondages ont pu être implantés, totalisant une ouverture de 1438 m², fenêtres comprises, soit 5,65 % de la surface accessible.
La parcelle sondée a connu diverses occupations au cours du XXe siècle. Elles sont toutes bien documentées grâce aux archives et photographies aériennes : un ancien dépôt de stockage de munitions occupé au moins entre 1916 et 1918, et en lien avec l’usine d’armement localisée plus au sud marque le début des activités connues pour ce siècle.
L’opération a permis la mise au jour de structures en béton correspondant à une des plateformes de stockage de la Première Guerre mondiale, et permettant de corroborer les données d’archives. Une portion de fossé, dont la datation précise nous échappe, a également été découverte. Il contenait néanmoins un tesson de faïence, ce qui le rattache à la période contemporaine.
Les occupations postérieures, et antérieures à ces constructions de la Grande Guerre n’ont pas été conservées, du fait des nombreux grands terrassements et remblaiement de la parcelle (le dernier intervenant en 2010-2012, et couvrant les niveaux historiques et naturel de près d’1,50 m de remblais), ainsi que des aménagements qui ont suivi, comme l’installation d’une piste d’essais pneumatiques par l’usine Dunlop au début des années 1970 sur près d’un tiers de l’emprise prescrite.
Presque aucun vestige mobilier n’a été identifié au cours de nos investigations, si ce n’est deux briques et une tuile mécanique estampillées. Ces trois Terres Cuites Architecturales découvertes hors contexte proviennent de trois ateliers différents qui ont tous été en activité du milieu du XIXe au milieu du XXe siècle.
2022 – Diagnostics rue Frédéric Mistral
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 11-12 janvier et 12 juillet 2022
Responsable scientifique : Gabriel Rocque
Surface prescrite : 368 et 400 m2
Nature de l’aménagement : Reconstruction d’un bâtiment et extension de l’école
Aménageur : Ville de Saint-Victor
Chronologie : Moyen Âge
Deux interventions se sont déroulées au cœur du bourg de Saint-Victor : l’une après la destruction d’une maison sise au 10 rue Frédéric Mistral et l’autre dans la cour de l’école au n°17 de la même rue. La première s’est déroulée les 11 et 12 janvier 2022 et la seconde le 12 juillet. Elles ont été effectuées par une équipe de deux agents du Service d’Archéologie Préventive du Département de l’Allier.
Ces deux opérations prennent place en bordure d’un précédent diagnostic réalisé en 2016 qui avait contribué à mettre au jour une nécropole datée du haut Moyen Âge, déjà connue depuis des travaux au XIXe siècle autour de l’église actuelle. Au moins deux niveaux de sépultures ont été identifiés. Le plus ancien est daté par la céramique de la période tardo-antique ou du haut Moyen Âge. Au-dessus, le second niveau est composé d’un sarcophage trapézoïdal dont le squelette est daté entre 595 et 660. Un vaste fossé de plus de 4 m de large et de plus de 2,50 m de profondeur pourrait délimiter cette occupation à l’est.
Le premier diagnostic de 2022 est situé directement à l’est de ces découvertes. Trois sondages mécaniques ont contribué à la mise au jour de structures archéologiques. Le premier, le plus au sud, n’a livré que des vestiges contemporains ou non datés. Le sondage 3 a conduit à la découverte d’une probable sépulture, mais vue uniquement en coupe, en bordure du bâtiment voisin.
Seul le sondage 2 a permis l’étude d’un ensemble de structures plus cohérent. Le substrat, sable jaune très dense, apparaît à une altitude de 196,80 m NGF environ, soit à une profondeur de près de 1 m. Il est recouvert par un niveau sableux hétérogène qui contient des ossements humains et de faune, ainsi que quelques tessons datés entre le IXe et le XIIe siècles. Cette couche sert d’encaissant à plusieurs structures : 7 fosses et / ou trous de poteau et un angle de mur. Le sondage est trop étroit pour permettre de restituer une organisation à cet ensemble et les résultats ne permettent pas d’affirmer que tous ces éléments sont contemporains. Une fosse a livré des éléments de céramique attribuables aux VIIIe – Xe siècles. L’un des mur contient lui aussi des tessons de céramique datés de la même période. Enfin une datation radiocarbone a été pratiquée sur un charbon présent au sein d’un trou de poteau, permettant une datation entre 1026 et 1160 AD. Pour alimenter cette réflexion sur les datations, dans la plupart des couches qui ont livré du mobilier, des ossements humains en vrac sont présents, suggérant qu’une partie du mobilier est résiduel. Il est donc tout à fait envisageable que l’ensemble du mobilier céramique ne soit pas en place dans les structures. C’est le cas pour les fosses et trous de poteau, mais aussi pour l’angle de mur F4/F13 qui contient lui aussi des éléments de squelettes piégés entre les pierres du mur.
Il est ainsi possible de proposer, en guise d’hypothèse, que la couche riche en mobilier corresponde à un remblai issu de la destruction de tombes plus anciennes, expliquant la présence d’ossements humains et de céramiques datées entre les VIIIe et Xe siècles. Prendrait alors place entre le deuxième quart du XIe et le XIIe siècle une occupation caractérisée par un bâtiment aux dimensions et à la fonction inconnue, ainsi qu’un ensemble de fosses et trous de poteau. A ce stade, rien ne permet d’affirmer que cette ou ces occupations sont contemporaines ou si elles s’étalent dans le temps. Néanmoins, le mobilier et la datation radiocarbone restent très homogènes, et aucun élément n’est plus récent que le XIIe siècle, suggérant une occupation assez resserrée dans le temps.
La seconde opération a pris place au sein de la cour de l’école, seuls deux sondages ont pu être mis en œuvre dans le bac à sable de l’école. Le premier a été arrêté à cause d’un réseau d’eau. Le second a permis de découvrir une ancienne cave, contemporaine, comblée de matériaux de destruction. Plusieurs couches livrent du mobilier céramique daté de la période médiévale, et plus probablement de la fin de cette époque (entre les XIIIe et XVe siècles). La profondeur anormale du substrat à cet endroit, permet de proposer comme hypothèse que ce sondage est implanté sur le vaste fossé d’orientation nord / sud déjà mis au jour en 2016. Dans cette hypothèse, le comblement de cette structure linéaire interviendrait entre les XIIIe et XVe siècles.
2016 – Diagnostic dans le bourg
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 5 – 14 décembre 2016
Responsable scientifique : Gabriel Rocque
Surface prescrite : 7157 m2
Nature de l’aménagement : Aménagement de bourg
Aménageur : Ville de Saint-Victor
Chronologie : Antiquité, Moyen Âge
L’intervention s’est déroulée au cœur du bourg de Saint-Victor, autour de l’église et dans différentes parcelles. Elle a eu lieu du 5 au 14 décembre 2016.
Lors de ce diagnostic, treize sondages ont été mis en œuvre à plusieurs endroits du centre bourg. Les trois sondages réalisés au nord et au sud de l’église ont révélé un substrat sableux apparaissant à environ 30-40 cm sous le bitume. Quelques structures modernes (une possible sépulture très perturbée) mais surtout contemporaine (fosses d’enfouissements d’animaux) y ont été exhumées. L’absence de niveaux anciens et l’affleurement du substrat attestent de travaux de décaissement, qui ont peut-être eu lieu au XIXe siècle ou au début du XXe siècle.
Ceux-ci ont probablement détruit un cimetière visible sur le cadastre dit napoléonien daté de 1811. Des mentions anciennes de découvertes de sarcophages mérovingiens attestent de l’origine de ce lieu d’inhumation.
A l’est de l’église, au pied du chevet, deux sondages ont révélé la présence d’une nécropole du haut Moyen Âge. Plusieurs phases d’inhumations peuvent être restituées. Les plus anciennes identifiées sont datées de l’époque tardo-antique ou du haut Moyen Âge par la céramique. Le second niveau est composé de deux sarcophages trapézoïdaux en grès dont l’un d’eux a été recoupé par une fosse sépulcrale. Le squelette du second sarcophage est daté par radiocarbone entre 595 et 660.
Sur la bordure orientale de l’emprise, un fossé large de plus de 4 m et profond de plus de 2,50 m a été identifié. Daté de l’époque médiévale sans plus de précision, il apparaît au même niveau que les sépultures les plus anciennes.
Au nord, à proximité de l’école, un ensemble de trois sondages a révélé la présence d’un égout ou d’un aqueduc romain. Le conduit est large de 0,14 à 0,40 m et haut de 0,14 à 0,30 m. Les parois sont constituées d’un aménagement de pierres disposées de chant, recouvertes par des dalles plus larges.
Au sud, derrière les ateliers municipaux, quatre sondages ont été mis en œuvre. Deux anciens chenaux ont été mis au jour, sans que leur datation ne soit assurée.