2023 – Diagnostic au Champ des Roches
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 19 au 23 juin 2023
Responsable scientifique : Gabriel Rocque
Surface prescrite : 7760 m2
Nature de l’aménagement : Aménagement d’un lotissement
Aménageur : Particulier
Chronologie : Préhistoire,Protohistoire, Antiquité, Époque Contemporaine
L’intervention s’est déroulée sur la commune de Saint-Germain-des-Fossés au lieu-dit « Champs des Roches », dans le cadre d’un projet de lotissement du 19 au 23 juin 2023. Cinq sondages ont été mis en œuvre, une occupation diachronique mais peu dense est révélée.


Le terrain est constitué d’une morphogénèse complexe. Les formations oligocènes, affleurant sur le haut versant du Val d’Allier, composées de bancs très hétérogènes alternant calcaire, marne et sable montrent une certaine instabilité qui a généré des glissements de terrain. Ces mouvements anciens qui sont encore difficiles à dater semblent avoir été favorables à la préservation de niveaux paléolithiques probablement glissées en masse, ce qui est relativement rare dans le Val d’Allier. Toutefois, les sondages du diagnostic n’ont pas toujours été assez profonds pour observer toutes les relations stratigraphiques afin de comprendre la géométrie des dépôts. Une prospection dans les niches d’arrachement permettrait de caractériser les affleurements et le processus qui a conduit aux mouvements de terrain.
Le paléolithique est représenté par la découverte d’une prémolaire d’un cheval adulte daté du Magdalénien ancien (entre 15 446 et 15 416 cal BC).
L’organisation des occupations protohistoriques reste difficile à cerner mais semble s’étendre principalement dans les 3/4 sud de l’emprise. Un premier horizon stratigraphique pourrait être constitué d’un paléosol daté de l’âge du Bronze (vers 2200 à 1600 avant notre ère). Un fossé d’orientation nord / sud, qui traverse la quasi-totalité de la parcelle semble creusé dans cet horizon. Il est recouvert par un second ensemble stratigraphique qui s’apparente plutôt à des colluvionnements.

La période antique est également caractérisée par une stratigraphie assez fine que le mobilier, trop indigent, ne permet pas de dater avec précision. Deux types de structure hydraulique sont présents dans la moitié nord de la parcelle : des drains en pierres, probablement en lien avec un usage agricole et plusieurs canalisations en « V », à fond plat et fermées par une dalle calcaire. Présentant un pendage vers le nord, celles-ci sont construites avec soin, ce qui pourrait exclure l’interprétation de drainage. Il pourrait donc s’agir soit d’une évacuation des eaux usées, de type égout soit d’une adduction d’eau. Pour la première hypothèse, une occupation serait nécessairement présente entre les sondages 3 et 4, mais aucun indice ne le laisse présager. Pour la deuxième hypothèse une occupation située plus au nord, en dehors des limites de l’emprise doit être envisagée. Dans ce cas de figure, le point de captage doit se situer entre les sondages 3 et 4, mais le diagnostic n’a livré aucun indice pouvant confirmer la présence d’un point d’eau dans cet espace.




La période médiévale est représentée par quelques tessons éparpillés dans les niveaux supérieurs. Les indices anthropiques rattachés à la période contemporaine se situent tous en bordure de la route départementale et pourraient donc être liés à cet axe de circulation déjà visible sur le cadastre dit « napoléonien ».