2019 – Diagnostic aux abords de l’église
Diagnostic d’archéologie préventive
Date d’intervention : 16 au 25 janvier 2019
Responsable scientifique : Franck Chaléat
Surface prescrite : 2 190 m2
Nature de l’aménagement : Aménagement des abords de l’église
Aménageur : Commune de Boucé
Chronologie : Moyen Âge, Époque Moderne, Époque Contemporaine

Un diagnostic a été effectué du 19 au 23 août 2019 sur plusieurs parcelles du centre-bourg de Boucé, dont le parvis de l’église paroissiale Notre-Dame et les abords d’un hangar adjacent à l’école, par 2 agents du SAPDA. Deux des trois sondages réalisés sont positifs.

Le socle d’argiles marneuses qui constitue le terrain naturel révèle un profil horizontal qui contraste avec la topographie actuelle : on ne peut pas restituer de pente naturelle continue entre la zone de l’église et celle de l’école, et il s’ensuit que la motte actuelle entourant l’église, qui génère un relief d’environ 1,50 m de hauteur, n’est pas naturelle.
Une première phase, datée de façon large du Moyen Âge central (10e-13e siècles), voit manifestement s’installer dans l’emprise du parvis actuel, une zone d’inhumation (en moitié sud) et un premier bâtiment cultuel (en moitié nord) : la seule sépulture complète découverte a pu être datée par radiocarbone de l’intervalle 894-1018.

Un le bâtiment a été uniquement perçu par ses niveaux de démolition. Il semble se rattacher à l’ancienne église romane Notre-Dame.
D’autres aménagements périphériques (un puits au sud et un large fossé central réalisé en deux temps) pourraient compléter la structuration du lieu avant le bas Moyen Âge (1000-1492).

Une deuxième phase située à la fin du Moyen Âge ou au début de l’Époque Moderne (vers les 13e-16e siècles), associe des indices de continuité du cimetière en partie sud du parvis (fragment de sépulture), ainsi que des vestiges de transformation de l’église romane. Le vestige le plus parlant est une base maçonnée arasée dégagée à l’extrémité nord de la tranchée 1, qui est interprétée comme le reste d’un massif d’escalier lié à l’entrée du lieu de culte.

Autour du sondage 1, la troisième phase se caractérise par l’amoncellement de dépôts détritiques incluant des éléments de démolition, qui sont rattachés aux travaux de destruction et de reconstruction de l’église paroissiale au cours du 19e siècle : parmi ces remblais figure un témoin du décor architectural roman de l’église originelle (fragment de cordon perlé).


Au sud du bourg, autour de l’école actuelle, cette troisième phase préside probablement à la mise en place de zones de plantation, qui seront supprimées durant la période industrielle.
Enfin, la quatrième phase ne concerne que les nouveaux sols réalisés au 20e siècle pour les divers espaces concernés : hormis les revêtements de bitume, de grave ou de gorrhe qui se voient au sommet des sondages 1 à 3, on doit aussi intégrer dans cette phase l’énorme dépôt de détritus qui est venu combler, en partie ouest du parvis (sondage 2), une ancienne structure creuse qui pourrait être le fossé du château voisin. La profondeur des dépôts n’a cependant pas permis de vérifier complètement l’hypothèse ni de proposer un profil dudit fossé.
